Les deux promis descendirent silencieusement de la tour où étaient les appartements, main dans la main. En entendant le léger soupir de sa bien aimée, Walan avait serré un peu plus fort la main de celle-ci, se concentrant sur la douceur de sa peau qui semblait irradier jusqu'à son cœur.
Ils étaient restés sans rien dire jusqu'aux écuries. Le soldat s'en voulait toujours de ce qu'il venait d'annoncer à la jeune femme, malgré les efforts qu'elle faisait pour ne pas ajouter de poids sur sa conscience et essayer de rendre le départ plus facile.
Le palefrenier amena la monture de Walan, celle-là même qu'il avait lorsqu'il était partit pour l'Anjou et la Bretagne.
C'était un étalon rouan qu'il avait baptisé Aistulf et qui, s'il ne comptait pas parmi les plus "nobles" représentants de sa race, avait déjà vu plus d'un combat et toujours été un fidèle compagnon.
Avec un signe de main, le seigneur de Meyrieu signifia au serviteur de les laisser seuls, puis enlaça tendrement et longuement sa promise en lui murmurant doucement.
Ne t'en fais pas Belle Dame, je manie une épée depuis que j'ai seize ans et ce ne sera pas mon premier combat, si tant est qu'il y en ait un et que ces bandits ne fuient pas. Je m'en suis toujours sorti jusqu'à présent, et maintenant que la plus enchanteuse des femmes m'a accordé son amour, je ne crains plus rien.
Malgré ces paroles, tout deux savaient que Walan n'avait plusieurs fois échappé à la mort que par la grâce d'Aristote -ou par simple chance- et que rien ne garantissait que celle-ci durerait, mais le soldat se voulait rassurant et aimant envers cette femme qu'il aimait tant.