[Appartements des invités] L'accouchement de Naltéa

Soutenant la "patiente" d'un bras ferme, l'intendant mena le petit monde jusqu'à une salle du château sobrement meublée dans laquelle un feu venait d'être allumé. Une fois Naltéa confortablement installée sur le lit et aux soins de son amie, Jehan passa un bras autour des épaules de Titilemagnifik et l'entraina vers la porte.

Venez mon jeune ami, ce ne sont pas là des affaires d'hommes.

Avant de sortir, l'homme lança d'un ton rassurant aux deux femmes.

Dame Alyanne ne devrait pas tarder, et Dame Freyelda non plus. Je également vais vous envoyer une servante.

Naltea se laissa emmener dans une pièce du bas aménagée spécialement pour l'occasion. La chaleur fit du bien à la jeune femme.

L'intendant avait emmené Titile avec lui, laissant les femmes entre elles. Naltea le regarda partir tristement.

Elle s'allongea sur le lit et se détendit. Les contractions avaient cessé. Voya était aux petits soins pour elle et elle connaissait son affaire. Elle l'installa et épongea son front.

Citation :

ne t'inquiètes pas ma belle, les filles vont bientôt arrivées. En attendant me permets-tu de t'examiner, je laisserais la place à Frey dès qu'elle sera là, mais je dois voir où le travail en est.

Je suis déjà plus rassurée. Ta présence me donne de l'espoir.

M'examiner? Euh... Fais comme tu penses, je te fais confiance.

Une contraction se manifesta à nouveau. Alors qu'elle se cambrait sous la douleur, elle sentit un liquide chaud coulé entre ses cuisses. Surprise, elle lança un regard apeuré à Voya.

Il y a un problème?

La futur mère espérait que Voya avait raison. Pourvu que le bébé soit bientôt là et que cette douleur cesse!

Crier? Naltéa n'en avait pas l'intention. Elle était un homme d'armes et en tant que tel, elle serait à la hauteur. Du courage, elle n'en manquait pas. Pousser? Mais de quoi parlait elle?

Naltéa se reposait. Tout allait bien les contractions étaient régulières. Elle les sentaient venir et au lieu de se contracter, pour lutter comme au départ, elle soufflait pour les accompagner, se disant que c'était bientôt fini. Elle sentait le bébé descendre et avait l'impression qu'il était déjà à moitié sortit.


Voya , tu le vois? dit elle entre deux expirations.

Voya sentait que le bébé n'attendrait plus, elle regarda Naltea et lui dit :

IL va falloir pousser à la prochaine contraction. Pousse comme si tu allais à la selle.

Prête?

Jehan lui avait indiqué où se trouvait Naltéa et elle avait chargé Sancie de l'accompagner, avec son petit coffre de bois qui contenait diverses fioles, boîtes et instruments métalliques étranges. Elle entra doucement dans la pièce, en veillant à pas faire trop entrer le froid de l'hiver dans cette pièce où un feu crépitant répandait sa douce chaleur.

Il y avait déjà là de l'eau chaude et des linges propres. Freyelda sourit : les visites régulières de Walan dans l'ancien hôpital de Vienne n'étaient sans doute pas étrangères à la préparation de la pièce. Elle avait donc tout ce dont elles auraient besoin pour accompagner Naltea dans sa délivrance.

Elle traversa la pièce en quelques pas légers et gracieux pour se retrouver au chevet de la patiente dont elle pris doucement la main.

Je suis là maintenant, tout va bien se passer...

Freyelda lui adressa un sourire doux et la laissa broyer sa main dans la sienne tandis qu'une nouvelle contraction se faisait ressentir. Sitôt après, elle examina brièvement la situation, Voya lui rapportant précisément ce qu'il s'était passé depuis son arrivée.

Fort bien... Je vois...

Elle fit signe à Sancie de s'approcher avec le coffre et tandis qu'elle y choisissait avec soin une fiole ou deux, elle demanda à Voya de lui préparer une tasse d'eau chaude dans laquelle elle pourrait diluer ses remèdes.

Naltéa, ma chère, nous allons te préparer un breuvage qui devrait te soulager quelque peu. Ensuite... il faudra être forte...

Voya vit Frey arrivée.

Bonjour Frey, je suis contente de te voir. Le travail est bien avancé, la poche des eaux c'est rompu et Naltea s'apprêtait à pousser. Je te laisse prendre le relais, tu saura mieux y faire que moi.

Voya se poussa et se mise à côté de son amie pour lui tenir la main et elle expliqua à Frey tout ce qui s'était passé.

Tiens bon ma belle on y est presque.

Elle avait la main sur une fiole lorsque qu'un homme qu'elle reconnut comme étant le Sieur Sladificator entra inopinément dans la pièce. La vicomtesse resta un instant figée, stupéfaite par tant d'audace, puis retrouva bien vite ses esprits. Elle s'adressa à l'importun avec un ton de voix dont elle n'avait pas réussi à masquer entièrement la froideur.

Monsieur, vous apprendrez que les salles de couches sont strictement interdites à tout membre de gent masculine, fussent-ils roi ou bien évêque. Je vous prierai donc d'attendre dehors, tout comme l'époux de votre cousine. Celle-ci est entre de bonne main...

Une fois le calme et l'intimité de la pièce retrouvés, la physicienne confectionna d'une main assurée et experte une décoction de camomille et de fleur d'oranger, dont le parfum embaumait l'air de suaves notes fleuries. Elle y ajouta une minuscule goutte de teinture de belladone, analgésique puissant, car elle avait un étrange pressentiment mais ne parvenait pas à se l'expliquer à elle-même.

Elle tendit à la tasse à Voya pour que celle-ci fasse boire la future mère. Naltéa était en nage, il était donc important de veiller à ce qu'elle boive pour compenser.

Mon amie... il faut que tu restes bien à l'écoute de ton corps maintenant. Quand tu sentiras qu'il faut pousser, alors laisse-toi aller, ne réfléchis pas et pousse du plus fort que tu peux. La boisson devrait t'aider à mieux supporter la douleur...

Freyelda n'eut pas de réponse de Naltéa : celle-ci avait sombré.

Elle se précipita aussitôt sur elle pour lui tapoter la joue et demanda le silence complet afin de pouvoir écouter les battements du coeur de la parturiente... si battements il y avait encore...

Les bruits se turent... le temps sembla s"être arrêté, l'espace de quelques interminables secondes... jusqu'à ce qu'un frêle sourire apparaisse sur les lèvres de la physicienne. La respiration de Naltéa était régulière mais son coeur battait très vite et très fort. La potion n'avait pas pu agir si vite et de plus les doses n'étaient pas faite pour plonger quelqu'un en léthargie. Il n'y avait qu'une seule autre explication : l'accouchement était en train de la vider de ses forces.

Elle se tourna alors vers Sancie, qui se trouvait toujours près de son petit coffre.

Sancie, donnez-moi le flacon de sels...

La domestique s'exécuta d'un geste un peu hésitant. Freyelda se saisit de la précieuse fiole qu'elle ouvrit avant de le passer d'un geste rapide plusieurs fois sous le nez de Naltéa.

Allons belle endormie, ce n'est pas le moment de faire la sieste. Reste avec nous.

Freyelda adressa un large sourire à Naltéa et lui dit d'un ton rassurant.

Tout va bien... sois tranquille. Ce n'est pas encore fini mais ça ne saurait tarder maintenant... Il va falloir que tu pousses. Très fort. Une fois encore, peut-être deux mais après ce sera fini et tu seras la plus jolie et la plus heureuse des mamans, je te le promets...

Elle fit signe à Voya et à Alyanne de s'approcher d'elle et leur dit à voix basse, de manière à ce que leur patiente n'entende pas :

Mettez vous chacune d'un côté et tenez lui la main. Faites surtout en sorte qu'elle ne reperde pas conscience. Si vous la sentez partir, parlez lui, tapez lui doucement sur le visage mais ne la laissez pas resombrer... Je vous confie à chacune un flacon de sels pour si elle venait malgré tout à s'évanouir de nouveau...

Chacune des trois femmes se positionnèrent. Freyelda fit ensuite signe à Sancie pour qu'elle se tienne prête à lui tendres des linges propres le moment venu.

Tout était prêt.

Guettant la respiration de plus en plus saccadée de Naltea, la physicienne devina l'imminence de la contraction suivante, qu'elle accompagna alors d'une injonction de pousser, reprise en coeur par les deux anges gardiens qui se trouvaient aux côtés de la parturiente.

Pousse ! Allez, pousse !!!... Voilà, comme ça... Tu es parfaite. Encore un petit effort...

Nouvelle contraction, nouvelle poussée : la tête du bébé était à présent sortie. Restait les épaules. Dans un ultime effort, Naltea se crispa pour mettre ses dernières forces pour mettre au monde l'enfant, tandis que Freyelda appela Sancie et ses linges auprès d'elle...

Quelques instants plus tard, les cris vigoureux d'un bébé emplissaient la pièce. La physicienne resta quelques furtifs instants à contempler ce petit être qui s'agitait dans ses bras. Elle ne put rien faire : l'émotion était trop forte. Une discrète petite larme coula sur sa joue. Elle leva alors un regard brillant vers la jeune accouchée et lui dit d'une voix tremblante :

C'est... un magnifique... petit garçon...

Après un ultime effort, Naltea sentit l'enfant sortir de son corps. Elle respira. Enfin c'était fini. Elle n'eut pas le temps de penser qu'un cri vigoureux rempli la pièce. La jeune mère leva la tête pour apercevoir son enfant.

Citation :

C'est... un magnifique... petit garçon...

Lui apprit le médecin.

L'émotion de cette dernière toucha Naltéa. Elle était mère, elle aussi, elle savait ce que ressentait sa patiente en cet instant.

N'y tenant plus, elle tendit les mains vers l'enfant.

S'il vous plait je veux le voir.

La physicienne lui remit délicatement l'enfant alors que Voya remontait un oreiller.

Naltéa sentit ce petit corps dans ses bras. Les larmes coulaient sur un sourir émerveillé. Elle ne pouvait détaché son regard de ce petit miracle. Ils avaient un bébé... Un garçon... Son père serait fier. Le nourrisson gigotait. Il était d'un telle vitalité. Naturellement, il cherchait le sein. Avec l'aide et les conseils des femmes présentes, il commença à téter. Frey devait examiner la jeune mère, mais elle laissa l'enfant se nourrir un peu.

La jeune femme était heureuse. Tout c'était bien passé.

Soudain une nouvelle contraction la fit se cambrer. Elle grimaça et interrogea Frey du regard.

"Arive en sueur, respire, voit le bébé"
J'arrive en retard comme d'hab...
"Entend la contraction"
Wouah c'est peut être pas finit^^ toutes mes félicitation ma belle, et toi aussi titi

Frey lui donna le bébé et Voya s'en occupa, avec Frey, elles avaient coupées le cordon.
Voya lava donc ce joli petit garçon et pendant qu'elle s'occupait tendrement de lui, elle entendit Frey dire à Naltea : "Pousse".

Naltea cria encore un peu et très vite Voya entendit le cri d'un bébé, le deuxième était sorti et Frey annonça :

C'est une petite fille!

Voya donna le garçon à la nourrice afin de pouvoir prendre la fille pour s'en occuper. Frey posa la petite dernière sur le ventre de sa maman qui pleurait de joie, puis la donna à Voya pour qu'elle s'en occupe. Pendant que Voya prenait soin de la petite fille, Frey s'occupa de la délivrance.

Quand enfin tout fut terminer, Frey, et Voya nettoyèrent un peu Naltea et le lit afin que cela soit présentable pour que le papa puisse entrer.

Les deux bébés étaient dans les bras de leur mère quand Voya sortie pour voir Titile. Elle le trouva dans le couloir blanc comme un linge. Elle lui sourit et dit :

Et bien mon cher Titile, tu es l'heureux papa d'un garçon...et d'une fille!

Elle lut l'étonnement de Titile sur son visage et ne put s'empêcher d'ajouter :

T'inquiètes pas c'est de famille!

Puis ils entrèrent tous dans la chambre pour retrouver l'heureuse maman.