Missive d'Espoire

Espoire avait passé la nuit à penser à Freyelda et ses enfants, Aliénor en particulier, cette dernière qu’elle n’avait pu voir depuis qu’elle avait appris les terribles événements qui avaient frappé la famille d'Avencourt, ne pouvant se rendre à Guillestre pour le moment, elle avait écrit une missive qu’elle envoya le jour suivant.

Citation :

« Ma chère Aliénor,

Recevez cette lettre en guise d’excuses pour le temps que j’ai mis à vous écrire,
Je sais combien l’absence d’une mère peut faire souffrir, surtout pour une jeune femme de votre âge, et je prie tout les jours pour qu’enfin ce terrible cauchemar se termine.

Sachez que si vous as besoin de quoique ce soit, je serais là, j’espère venir vous voir bientôt, mais d’ici là mes pensées vous accompagnent…

Qu’Aristote vous garde.

Espoire d’Amilly»

Lorsqu'on lui avait annoncé l'arrivée d'une lettre en provenance de la baronnie de Marsanne, Aliénor crut tout d'abord que la missive était pour sa mère. Puis, se demandant pourquoi la belle dame d'Amilly écrirait à la Grande Absente, elle se décida à décacheter le parchemin... et grand bien lui en prit.

Aussitôt la lecture terminée, elle s'installa devant un scriptorium et entreprit de rédiger, de sa plus belle écriture, une réponse.

Citation :

Ma chère Espoire,

C'est avec grand plaisir que j'ai reçu et lu votre lettre. Mais nul besoin de vous excuser, baronne.

Je sais que ma pauvre mère et vous êtes très proches. Aussi, j'imagine combien votre propre peine doit être grande. Je suis heureuse que vos prières se joignent à celles de mon frère et aux miennes et je suis sûre que le Très-Haut nous entendra. Il viendra en aide à l'une de Ses plus grandes ferventes dauphinoises, j'en suis persuadée.

Je regrette moi aussi de ne pouvoir venir vous rendre visite mais j'évite, autant que faire se peut de quitter les montagnes guillestrines, qui sont les plus orientales de nos terres. Et comme Charles a prit la direction de l'est, il y a de fortes chances pour qu'il revienne de cette même direction.

Cependant, je ne doute pas que nous nous verrons prochainement, à Lyon, pour le couronnement de mon très cher parrain. Je n'ai point d'allégeance à prêter, il est vrai mais l'occasion est particulière. Et puis il faudra que je fasse le récit de l'évènement à ma mère lorsqu'elle reviendra. Elle sera sans doute déçue de ne pas avoir été là.

J'espère que nous profiterons de cette occasion pour discuter un peu de vive voix et faire encore un peu plus ample connaissance.

Que le Très-Haut veille sur les vôtres et sur notre bien-aimée Francesca-Amalya.

Aliénor d'Avencourt

Citation :

Chère Aliénor,

J’espère que tout se passe bien pour vous et votre frère depuis notre dernière rencontre, une rencontre qui fut brève malheureusement, mais j’espère que nous y remédierons très bientôt à l’occasion de nos épousailles avec le Vicomte de Crots.

C’est d’ailleurs la raison de cette missive, pour vous inviter d’une part à ce mariage vous et votre frère, et d’une autre, pour vous faire une demande très importante, je ne voudrai point que vous vous sentiez obligée d’accepter.
Voilà je voudrai vous demander de remplacer ma chère amie Freyelda, que j’aurai souhaité de tout cœur avoir à mes cotés en ce jour si important pour moi et être mon témoin, et qui mieux que sa fille pourrait mieux la remplacer.

Je sais ce rôle difficile et je ne vous en tiendrai en aucun cas rigueur si vous décidez de refuser .

Dans l’attente de votre réponse,

Amicalement

Espoire d’Amilly

Citation :

Baronne, chère amie,

C'est avec émotion que je prends la plume aujourd'hui pour vous dire que c'est avec autant d'honneur que de joie que j'accepte d'être le témoin devant le Très-Haut de votre union légitime avec le Vicomte de Crots.

Je sais que ma mère serait folle de joie de pouvoir le faire elle-même si elle se trouvait parmi nous. C'est donc un immense privilège pour moi de la représenter en ce jour ainsi qu'une grande responsabilité. N'ayez crainte, j'assumerai ma tâche et mon rôle sans faillir à mon rang ni à mon sang.

Vous pouvez naturellement compter sur ma présence. Celle de mon frère, malheureusement, est plus incertaine. Je ne saurai vous en dire plus pour l'instant.

En vous présentant toutes mes félicitations.

Que le Très-Haut vous baigne de sa bienveillance.