[HRP : Scène se déroulant au moment de l'emménagement]
Les bagages avaient été défaits et Walan et Alyanne avaient pu visiter leur nouvelle demeure dans son ensemble. Après avoir donné de premières instructions au domestique qui s'était chargé de leur faire découvrir les lieux, le couple fut laissé à lui-même. Le soldat décida d'entraîner doucement sa belle vers l'étage, où ils visitèrent à nouveau les chambres, disposées le long d'un couloir.
L'une d'elles, tout au fond, était manifestement celle réservée au couple du seigneur des lieux. Spacieuse, sa position dans un des coins du bâtiment lui permettait d'avoir deux fenêtres donnant sur deux point cardinaux -si toutefois on enlevait les parchemins tendus et les lourds rideaux empêchant le froid de s'engouffrer dans la pièce-.
La première orientée vers le Sud, laissait découvrir le village de Meyrieu et derrière, le moulin et son étang puis le paysage vallonné parsemé de vignes, de céréales ou de petits pâturages.
La seconde, vers le Couchant, dévoilait la route reliant Vienne à Maubec, serpent de terre disparaissant parfois à l'ombre d'un bosquet ou dans le creux d'une colline. Là encore, on pouvait observer les étangs qui faisaient la particularité des lieux, avec celui du Préry et plus loin, caché derrière de haut roseaux, celui du Montjoux. Plus loin encore, en observant bien, on pouvait apercevoir la sommet du clocher de l'église de Saint-Jean de Bournay, à moins de deux lieues de là.
Les deux chambres voisines, à peine moins vastes, n'avaient quant à elles qu'une unique fenêtre chacune, l'une donnant vers l'Ouest et l'autre vers l'étang de la Roche et la forêt s'étendant au Levant. Puis les pièces suivantes, plus petites et orientées l'une vers l'Est, un autre vers l'Ouest et la troisième vers le Nord complétaient l'étage réservés aux logements.
Se tournant vers la jeune femme, Walan ouvrit la bouche comme s'il allait parler, puis se tut, l'air gêné. Il avait beau aimer Alyanne de tout son cœur, son éducation aristotélicienne l'empêchait de songer, ne serait-ce qu'à dormir dans le même lit qu'elle tant qu'ils ne seraient pas mariés. Il ne savait trop comment aborder le sujet, mais finit néanmoins par se lancer.
Hem ... je ... je te laisse choisir la chambre qui te conviendras le mieux ...