La chambre d'Alyanne

Sujet: La chambre d'Alyanne Jeu 17 Jan 2008 - 17:56

Le soleil se levait, et les seuls bruits audibles dans le château étaient ceux des quelques oiseaux qui se réveillaient et le bruit du vent à l'extérieur en ce clair matin d'hiver.
Même en tendant l'oreille, il était impossible de distinguer d'autres sons dans la demeure, malgré l'activité qui devait déjà régner dans les cuisines.
Trois légers coups brisèrent doucement le silence à la porte de la chambre d'Alyanne. Dans le couloir, Walan attendait que la jeune femme lui ouvre. Habillé pour le voyage, armé pour le combat, il arborait une mine soucieuse.

Depuis la veille, il savait qu'il devrait mené un contingent de soldat vers Dié, ou une importante compagnie de brigands sévissait. A en entendre les rapports, ce qui les attendait là bas ressemblerait plus à une guerre qu'à une escarmouche contre quelques brigands. Mercenaires désœuvrés, anciens soldats, ils étaient expérimentés et disciplinés, peu de chose à voir avec les habituels voleurs rencontrés sur les chemins.
Pour cette raison, il n'avait pas eu le cœur d'avouer son départ à sa belle avant ce moment. Il ne voulait pas l'inquiéter plus que nécessaire, sachant qu'elle se ferait probablement un sang d'encre ou voudrait l'accompagner, et il ne souhaitait ni l'un ni l'autre pour elle. Le soldat voulait la savoir en sécurité et ce n'était pas en venant avec lui qu'elle le serait ...

Sujet: Re: La chambre d'Alyanne Jeu 17 Jan 2008 - 22:33

La jeune femme fut tirée de son sommeil par trois coups portés à sa porte. Encore à demie endormie, les yeux mi-clos, elle releva la tête vers la fenêtre. Le soleil n'était pas bien haut, et elle s'étonnait d'une visite à une heure si matinale.

Aussitôt, elle se redressa, organisant peu à peu ses pensées, et se pressa vers la porte. Elle commença par entrouvrir celle-ci, et, reconnaissant Walan, l'ouvrit complètement.
Elle demeura quelques instants incapable du moindre mouvement, le détaillant de haut en bas, surprise qu'il soit déjà habillé et surtout... armé.

Soudain, elle se rendit compte, elle avait entendu à la caserne qu'une bande de brigands sévissait à Dié. Elle baissa le regard, se refusant presque à croire qu'il la laisserait seule à Meyrieu. Lorsqu'elle releva les yeux vers lui, elle feigna l'étonnement, se forçant à sourire, priant intérieurement pour qu'il ne lui dise rien de ce qu'elle craignait d'entendre.

Sujet: Re: La chambre d'Alyanne Ven 18 Jan 2008 - 2:15

La porte s'ouvrit sur la jeune femme, surprise et encore ensommeillée. En la voyant ainsi, Walan sentit son cœur se serrer, débordant de son amour pour elle, et s'en voulu encore plus de ce qu'il allait dire. Mais il serait intraitable, il ne laisserai pas la jeune femme le suivre au combat et ne voulait pas la voir courir le moindre risque. Il baissa le regard, n'osant commencer à parler en contemplant ce doux visage.

Belle Dame, je ...

Il hésita, plongea ses yeux dans ceux de sa belle, essayant de lui montrer à quel point il tenait à elle et ne voulait pas qu'il lui arrive malheur. Il prit une inspiration et se lança.

Une importante bande de routiers menace Dié, et ils ont besoin d'aide. Je mène la lance de soldats Viennois qui s'y rend, nous partons très bientôt.

Il hésita encore, voyant l'expression d'Alyanne.

J'ai préféré ne pas t'en parler plus tôt. Je ... je ne voulais pas que tu t'inquiètes ...
Je veux te savoir en sécurité ici, à Maubec ou à Vienne, Belle Dame, je n'aurai pas l'esprit tranquille sinon.

Walan tendit une main pour caresser doucement la joue de sa promise, et termina d'une voix chargée de regrets.

Je te prie de me pardonner. Je t'aime plus que tout Belle Dame, je ne voudrai ni te faire de peine, ni qu'il t'arrive quoi que ce soit ...

Sujet: Re: La chambre d'Alyanne Sam 19 Jan 2008 - 20:50

Baissant les yeux, la jeune femme fixait le sol sans raison. Puis, doucement, elle leva un regard tendre vers Walan. Il n'y avait aucun reproche dans celui-ci, juste le début d'une folle inquiétude. Elle fronça un peu les sourcils, visiblement un peu déçue qu'il ne lui ait rien dit auparavant, mais ceci ne dura pas. Sitôt qu'elle eut entendu sa voix qui tentait de l'apaiser, elle ferma quelques instants les yeux. Lorsqu'elle les rouvrit, elle commença à murmurer.

Je t'accompa...

La jeune femme se ravisa aussitôt, voyant le regard de Walan. Elle leva une main vers son visage et la posa sur sa joue, puis elle passa un bras autour du cou de son soldat et déposa un long baiser sur ses lèvres. Malgré toute la volonté qu'elle mettait à cacher combien cela lui coutait de le laisser partir sans insister plus, son regard empli de regrets presque fuyant traduisait ses inquiétudes.

Je resterais ici.. mais je t'en prie Walan, ne me fais pas regretter ce choix ... Je m'en voudrais trop s'il t'arrivait quelque chose...

Sujet: Re: La chambre d'Alyanne Dim 20 Jan 2008 - 16:53

Son baiser, sa main sur sa joue, son regard si triste et sa résignation. Tout en Alyanne à ce moment faisait que Walan se sentait plus lâche et plus détestable que jamais de trahir de cette manière l'amour et la confiance qu'elle lui portait. Ses sentiments seraient sûrement visibles quoiqu'il arrive pour elle qui le connaissait si bien, aussi n'essaya-t-il même pas de les cacher.
Il pris doucement les mains de sa promise dans les yeux et lui déclara avec conviction.

Je ne te ferai pas regretter cela, je te le promets Belle Dame, et Aristote lui-même ne pourrait me faire parjure pour ceci.

Portant les mains à ses lèvres, ils les embrassa doucement en murmurant encore une fois :

Pardonne moi ...

La lueur du jour se faisait plus intense, et l'heure du départ approchait. Avisant cela, le seigneur de Meyrieu demanda à voix basse.

M'accompagneras-tu jusqu'aux écuries Belle Dame, ou préfères tu ne pas me voir partir ?

Sujet: Re: La chambre d'Alyanne Dim 20 Jan 2008 - 21:17

La jeune femme frissona au baiser que déposa Walan sur ses mains. A l'air presque coupable qu'il avait, elle préféra n'insister ni pour l'accompagner, ni pour le retenir. Elle essayait de lui signifier, par le regard conciliant qu'elle lui adressait, qu'elle ne lui en voulait pas.
Elle aurait donné père et mère pour le garder auprès d'elle, ne serait-ce que quelques heures de plus. Mais déjà, la lumière du jour se faufilant au travers des fenêtres rappelait à l'ordre le soldat.

Si la perspective de voir partir Walan réjouissait peu Alyanne, elle préféra l'accompagner tout de même aux écuries. Elle se recula de quelques pas dans sa chambre et resta quelques secondes à chercher quelque chose du regard. Finalement, elle prit un châle posé là qu'elle jeta négligement sur ses épaules.
Glissant sa main dans celle du Seigneur de Meyrieu, elle ne put s'empécher de lâcher un léger soupir, les yeux rivés au sol.

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